L’Union Européenne a créé un outil réglementaire en 2005 dans le cadre du “Green Deal” (pacte vert pour l’Europe) dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’objectif final de cet outil est de rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050. L’objectif intermédiaire est de réduire d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990).
Le principe de cet outil est de fixer un plafond d’émissions autorisées et de faire payer les émetteurs selon la règle “ pollueur/payeur” à partir d’un système de “Cap and Trade” (plafonnement et échanges) :
– Le plafond est exprimé en quotas d’émissions : 1 quota d’émission est équivalent à une tonne de CO2 (CO2eq)
– Le plafond (cap) global est fixé pour la quantité totale de GES pouvant être émise par les entreprises au sein de la zone européenne au cours d’une année donnée
– Le plafond décroît d’année en année incitant les entreprises à trouver des alternatives pour réduire leurs émissions
Chaque année, les sociétés concernées doivent acheter des quotas d’émissions qui couvrent la totalité de leurs émissions de GES.
Les revenus générés sont investis pour partie dans un Fonds d’Innovation pour financer la transition vers des énergies vertes.
Modalités d’application dans le transport maritime :
Cette mise en place s’applique aux navires de commerce supérieurs à 5000 GT (jauge brute).
Les zones géographiques concernées sont :
Cas particulier des ports de transbordement : les moins de 300 miles nautiques ne sont pas considérés comme des ports étrangers hors UE (pour éviter les “fuites de carbone”). Par exemple : les ports de Port Saïd et Tanger Med.
Cas particulier des régions ultrapériphériques (RUP) : exemptées de restitution des quotas jusqu’au 31/12/2030
Autres territoires tels que Polynésie / Nouvelle Calédonie : ne sont pas inclus dans l’ETS (Emission Trading System)
Découvrez le calendrier d’application pour les compagnies maritimes :
2024 :
2025 :
Chaque année, les compagnies devront restituer l’équivalent de leurs émissions de l’année précédente.
A terme (2026), elles devront détenir un nombre de quotas permettant de couvrir 100% de leurs émissions, dans le cas contraire elles devront payer des pénalités.
Pour se conformer à cette obligation, les compagnies maritimes anticipent et vont commencer à acheter des quotas d’émission dès début 2024. Contrairement à d’autres secteurs, il n’existe pas de quotas gratuits pour les compagnies maritimes.
Le marché principal pour acheter des quotas est le marché primaire. Les compagnies y auront accès dès qu’elles seront assujetties et auront créé un compte auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations. Un marché secondaire existe également auquel les compagnies ont déjà accès.
Cette nouvelle législation va entraîner des coûts supplémentaires pour les compagnies maritimes
(3.7 milliards d’euros selon certaines estimations) :
Il n’y a pas de règle obligatoire au niveau européen pour la répercussion de ces coûts, chaque compagnie le fera selon sa propre stratégie commerciale. C’est dans ce cadre que plusieurs compagnies ont déjà annoncé des surcharges ETS applicables à compter du 1er janvier 2024.
Pour toute demande, contactez-nous !