Décarboner signifie réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les transporteurs, tous modes confondus, sont les premiers acteurs désignés pour améliorer la situation. Facile à dire, mais moins facile à mettre en œuvre, la décarbonation dans les transports requiert notamment des fonds importants, mais aussi des méthodes de travail différentes. À notre niveau, nous pouvons tous être impactés dans notre façon d’organiser les transports. Voici quelques pistes pour nous faire entrer dans le cercle vertueux du green shipping.
FAIRE ÉVOLUER SES VÉHICULES VERS LES TECHNOLOGIES PLUS VERTES
Le transport routier de marchandises (TRM) est à l’origine d’environ 9 % des émissions mondiales de CO2, c’est plus que le maritime et l’aérien réunis. Suite à l’accord de Paris, on attend une baisse de 60 % de ces émissions d’ici à 2050, par rapport au niveau de 2018. L’un des leviers repose sur le contrôle de la consommation énergétique des véhicules. Il est désormais préférable de choisir son matériel propulsé au biocarburant (type colza) ou à l’électricité. Les constructeurs s’orientent déjà vers des véhicules électriques à pile à combustible, tout en continuant à développer des véhicules à batterie. Ce type d’énergie convient pour les véhicules légers et opérant sur un périmètre limité, alors que pour les poids lourds sur longue distance, il est probable que l’hydrogène soit privilégié. Si l’émergence de ces projets est de plus en plus évidente, ils restent néanmoins dépendants de nombreux facteurs comme l’avancée technologique, réglementaire, ou encore l’amélioration des infrastructures.
DÉVELOPPER UN SOURCING AU PLUS PROCHE DU POINT DE CONSOMMATION
Le transport par la route reste le moyen le plus usité fait partie d’un réseau de transport multimodal plus diversifié. Utilisé sur toutes distances, il est aussi le partenaire indispensable de la logistique du dernier kilomètre. Selon le lieu de livraison, il est parfois supplanté par le vélo cargo, notamment dans certains centres-villes où les véhicules thermiques sont interdits. Ziegler a déjà su anticiper ce changement en commençant à équiper quelques agences avec ces moyens, plébiscités par les clients les plus engagés dans le développement durable.
Ceci fait écho à un point plus sensible, concernant les modes d’approvisionnement des clients. La crise sanitaire a mis en évidence l’éloignement des fournisseurs qui pénalise aussi bien le délai de livraison que la planète. Se fournir auprès d’industries locales ou nationales devient finalement plus avantageux du point de vue économique, mais aussi plus satisfaisant sur le temps d’acheminement. La proximité aide aussi à la prise de décision rapide et à une réactivité accrue sur les modifications de commandes. Dans ce contexte de changements dans le domaine du transport et de l’approvisionnement, la recherche de fournisseurs au niveau européen devient une priorité pour de nombreuses industries. Cela vise à renforcer la résilience de la supply chain, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à permettre à chaque pays de retrouver une certaine autonomie dans la gestion de ses approvisionnements, notamment en contournant les défis géopolitiques et les controverses liées au fret maritime, tout en privilégiant des alternatives comme l’acheminement par train, plus propre et tout aussi rapide.
CHOISIR DES TRAJETS PLUS SOUPLES
Côté route, on pourra se poser la question de savoir si on fait prendre l’autoroute ou si on reste sur les départementales et nationales. Afin de maîtriser la consommation de carburant, on va privilégier l’autoroute, où le véhicule évolue à une vitesse relativement constante avec une inertie stable. Sur route, le camion est soumis aux changements de vitesse et aux freinages répétés. Même s’il roule moins vite que sur l’autoroute, il consomme plus en raison des nombreuses relances qui suivent les freinages. On parle ici de la consommation énergétique uniquement, on ne tient pas compte du budget péages ou autre.
Dans notre métier d’affréteur, nous pouvons éventuellement privilégier les partenaires qui utilisent les trajets sur autoroute. C’est plus simple à mettre en œuvre lorsqu’il s’agit de longue distance, ou d’affrètement international, plutôt que pour du régional sur une distance restreinte. Nous pouvons aussi exiger, comme certains clients, des transports réalisés avec des tracteurs répondant aux dernières normes, telles que l’EURO 6. Même si de plus en plus de nos affrétés roulent avec du matériel à la pointe de la technologie, nous pouvons nous montrer sélectifs quant à nos choix de confier le fret.
OPTIMISER LES CHARGEMENTS
En soutien à la mesure ci-dessus, on peut aussi veiller au taux de remplissage des remorques. Optimiser les chargements reste un objectif majeur de tout exploitant, mais c’est aussi un avantage pour nous de consolider du fret, afin de faire baisser les coûts en limitant le nombre d’ouvertures de portes. De nombreux chargeurs calculent leur coût/tonne et favorisent, comme nous, un camion bien rempli pour une meilleure répartition des achats. Il en est de même chez nos collègues du camionnage qui optimisent les tournées.
Se soucier de l’occupation des matériels est fondamental dans nos métiers. Il est évident qu’on ne déplace pas un semi-remorque pour un colis ou une palette, même si les contraintes sont parfois telles qu’on n’a plus le choix. Nous pouvons aussi, à notre niveau, sensibiliser nos clients sur la façon la plus logique et la plus propre d’acheminer leurs marchandises. Ils apprécient d’ailleurs beaucoup nos conseils et, après tout, ne sommes-nous pas des experts du transport ?
PLUTOT BATTERIE ELECTRIQUE OU HYDROGENE ?
Le choix entre une batterie électrique et l’hydrogène pour le transport routier dépend de plusieurs facteurs et n’a pas de réponse unique. Les deux technologies ont leurs avantages et leurs inconvénients, et la meilleure option peut varier en fonction de différents paramètres, tels que la distance de conduite, l’infrastructure disponible, les coûts, l’empreinte carbone, etc.
Le choix dépendra des besoins spécifiques du transporteur, de l’infrastructure disponible et de l’objectif en matière de durabilité. Il est possible qu’à mesure que les technologies évoluent, une combinaison des deux solutions puisse être envisagée pour répondre aux besoins variés du transport routier.
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